Ces villages discrets de la CCBL qui éveillent la curiosité

1. Lestiou : un petit village devant la Loire… et le temps

À la frontière naturelle entre la Beauce et la Sologne, Lestiou (moins de 400 habitants) incarne la discrétion respectée. En bordure directe de Loire, ce village a longtemps fait office de halte pour les mariniers et commerçants du fleuve. Aujourd’hui encore, sa levée et son port d’attache rappellent l’intense activité batelière qui animait ses berges jusqu’au XIX siècle (source : Commune de Lestiou).

• L’église Saint-Lambert, du XII siècle, s’élève fièrement, surplombant les prairies et la Loire.
• Le vieux pont ferroviaire de la ligne Orléans-Vierzon, témoin silencieux d’une époque industrielle (inscrit aux Monuments historiques).
• Des œuvres street art contemporaines ponctuent le village grâce au festival « Les Murales de Lestiou », une rencontre unique de l’art et de la ruralité.

Pour les cyclistes : Lestiou se situe sur l’itinéraire de La Loire à Vélo. Un arrêt parfait pour apprécier la douceur des paysages à la tombée du jour.

2. La Chapelle-Saint-Martin-en-Plaine : vestiges paysans et identité forte

Avec à peine 900 habitants, La Chapelle-Saint-Martin-en-Plaine pourrait passer inaperçue au milieu des grandes plaines céréalières. Pourtant, elle attire l’œilpar son patrimoine rural encore vivant :

• Les caves troglodytiques : fouillées dans le tuffeau, elles témoignent du passé viticole du secteur, aujourd’hui presque oublié. Certaines servent encore d’abris à des producteurs locaux lors des fortes chaleurs estivales.
• L’ancien pressoir communal : restauré par des bénévoles, il accueille chaque automne une pressée de pommes publique – une tradition qui rassemble petits et grands.
• L’église Saint-Martin, conquise par son clocher-porche aux allures d’église fortifiée.

À savoir : Environ 70% du territoire communal est dévolu à la grande culture céréalière (source : INSEE), ce qui façonne des paysages remarquables lors de la récolte.

3. Conan : histoire méconnue entre Beauce et forêts

Au nord-ouest de la CCBL, la commune de Conan cache une drôle de richesse. Malgré sa taille modeste (432 habitants en 2021), le bourg rassemble des témoignages du passé étonnamment variés :

• Le lavoir communal, récemment restauré, véritable microcosme de la vie d’antan où l'on croise… cigognes et hérons selon la saison.
• La légende de la Dame Blanche du bois de Conan, racontée régulièrement lors des soirées contées à la bibliothèque municipale.
• Les « croix de chemins » : une trentaine sont répertoriées, victimes d’érosion ou objets de rénovations collectives chaque printemps par les habitants.

Info pratique : la commune est traversée par la « Route des Lavoirs », reliant plusieurs villages de caractère jusqu’à Chambon-sur-Cisse (source : Federation d’histoire locale 41).

4. Villexanton : nature et patrimoine insoupçonnés

Le nom n’est pas des plus évocateurs. Pourtant, Villexanton attire chaque année bon nombre de passionnés d’architecture vernaculaire, notamment grâce à son patrimoine bâti :

• La Grange aux Dîmes : bâtiment du XIII siècle, devenu haut-lieu de rencontres culturelles et d’expositions estivales.
• La fontaine Saint-Thibault : source miraculeuse entre bois et prairie, qui attire toujours lors du pèlerinage annuel de mai (environ 150 personnes en 2023, selon la paroisse).
• Un monumental if millénaire, classé « Arbre remarquable ». Sa circonférence dépasse 5,2 mètres.

Bon à savoir : Le sentier communal, balisé sur 6 km, permet d’explorer la faune (chevreuils, buses variables, etc.) et d’apercevoir, en saison, les orchidées « Ophrys abeille ».

5. Roches : une enclave de biodiversité en Beauce

À l’écart des grands axes, le village de Roches (525 habitants) mise sur l’environnement et l’innovation locale :

• L’étang de la Caillaudière : site naturel protégé (ZNIEFF). On y recense une trentaine d’espèces d’oiseaux et une vingtaine d’espèces sauvages protégées (oiseaux, insectes et batraciens ; source : LPO Centre-Val de Loire).
• Programme de « Refuge pour les pollinisateurs » mené par l’école primaire, en partenariat avec le Parc Naturel Régional Loire-Anjou-Touraine.
• La fête du pain bio, en mai, valorise les céréales cultivées sur place et incite à la découverte des savoir-faire paysans.

Astuce : Pour les randonneurs, le circuit du « Chemin vert » (12 km) part du cœur du village et traverse les paysages ouverts jusqu’à Villeneuve-Frouville, ponctué de bornes explicatives – idéal pour explorer la biodiversité.

6. Autres villages à explorer : suggestions thématiques

• Josnes : ses moulins à eau, dont certains sont à vendre ou en rénovation, rappellent les anciennes industries du ruisseau du Roguenet.
• Talcy : si le château attire les amoureux de poésie, sachez que son hameau annexe, La Bâte, recèle fermes fortifiées et logis de carriers méconnus.
• Mer (hors des sentiers battus) : dénichez, derrière la grande halle, de superbes puits couverts du XVII siècle, vestiges du Mer médiéval, visibles uniquement lors des Journées du Patrimoine.
• Avaray : son célèbre château napoléonien est bien connu, mais le parc Jean de la Fontaine, à l’écart, reste une enclave de fraîcheur peu fréquentée, avec son kiosque à musique 1900 et ses jeux d’eau restaurés par la commune.

Idées pratiques : comment explorer ces communes autrement ?

Bien des visiteurs passent à côté de l’essentiel en restant sur les grands axes. Quelques conseils :

• Prendre le temps du marché local : dans plusieurs villages, le marché (même mensuel) permet d’aller à la rencontre de producteurs et habitants – un bon moyen de recueillir anecdotes et adresses confidentielles.
• Participer aux balades commentées : l’association « Patrimoine et Territoire en Beauce Loire » organise régulièrement des visites qui ouvrent portes et jardins privés rarement accessibles (consulter leur programme).
• S’aventurer à vélo : Les « P’tites routes de la CCBL » ont fait l’objet d’un balisage local (voir mairie ou office de tourisme pour les cartes à jour).

Regard sur les tendances : pourquoi revisitent-elles la ruralité locale ?

À l’heure où la ruralité attire pour sa qualité de vie et ses espaces préservés, ces villages offrent un rapport au temps différent, une manière d’habiter et de découvrir la Beauce Val de Loire à l’écart du folklore. On observe, depuis 2020, une légère hausse des visites hors sites les plus connus (selon l’Office de Tourisme des Terres du Val de Loire), portée notamment par le tourisme à vélo ou les nouvelles générations en quête d’authenticité.

• 70% des visiteurs en CCBL fréquentent encore les mêmes 5 communes (source : Observatoire touristique 2023), laissant place à la découverte de pépites moins fréquentées.
• Plus de 40% des nouveaux habitants s’installent dans des villages de moins de 600 habitants.
• La dynamique associative (ateliers nature, chantiers participatifs) contribue à ressouder le lien social et à valoriser le patrimoine immatériel.

Parier sur les villages méconnus, c’est s’ouvrir à une campagne narrative, où le quotidien et les petites histoires tissent la mémoire vivante de la Beauce ligérienne.

Pour aller plus loin : ressources et inspirations

• Tourisme Terres du Val de Loire, site officiel : agenda des visites et balades organisées.
• Atlas des paysages du Loir-et-Cher : en ligne via la collectivité départementale.
• Facebook « Mémoire des villages de Beauce Loire », pour anecdotes, témoignages et photos d’époque.